Simple de faire une base FileMaker ? (4)

Un fichier FileMaker standard ou personnalisé ?

La standardisation en masse a fait perdre à la plupart des gens la notion du coût réel d’un objet au moment de sa conception et création. Le fait de pouvoir le reproduire en grande quantité a permis d’en réduire sensiblement le coût à l’unité et l’a rendu accessible à presque toutes les bourses. On peut s’en réjouir car il y a là un réel progrès.

Un autre facteur peut également réduire le coût final des objets manufacturés : celui de la main d’œuvre et des charges qui lui sont associées. Il est clair qu’importer des produits fabriqués en Chine ou en Europe de l’Est coûte apparemment moins cher que de les fabriquer en France ! C’est l’un des effets pervers de la mondialisation et si l’on peut dans un cas se réjouir du coût réduit grâce à la standardisation, on peut s’alarmer de pratiques auxquelles nous ne pouvons pas adhérer !

C’est dans ce contexte que le développeur FileMaker intervient et doit trouver sa place.

Lorsqu’un prospect appelle un développeur, il a à l’esprit, inconsciemment, tout ce background. En même temps, il s’est peut-être posé la question : logiciel standard ou personnalisé ? Le développeur lui-même peut lui proposer une solution standard (qu’il a développée lui-même et qu’il commercialise, ou qui lui vient d’un partenaire…), une solution bâtie à partir d’une solution de démarrage ou une solution totalement personnalisée.

Il n’y a pas de « bon » ou de « mauvais » choix a priori.

Choisir un produit standard

En fonction du contexte du prospect, une solution standard par exemple peut convenir, si ce prospect démarre une activité et a peu de moyens. Mais, à l’inverse des fers à repasser, des automobiles et des télés, pour lesquels les besoins de personnalisation sont limités et sont alors proposés sous forme d’options ou dans le cadre d’une gamme de produits restreinte – ce qui permet leur fabrication en grand nombre – la « standardisation » d’un logiciel de gestion d’activité montre vite ses limites ! Conçu pour le plus grand nombre, il en adopte le plus petit dénominateur commun, proposant des fonctionnalités inutiles pour certains ou manquantes pour d’autres… En outre, les produits standards sont le plus souvent « fermés » : ils évoluent en fonction de ce qu’en a décidé l’éditeur, et pas nécessairement en fonction de votre besoin à vous. Vous-même ne pouvez pas y toucher ! Enfin, dans le cas de telles solutions standardisées, le client doit s’adapter au produit et non le produit au client. Or, la manière de faire et d’être de chaque entreprise est très différente, même pour une activité et un  métier identique ! Nous-mêmes y avons été confrontés lorsque, pour réduire les coûts d’un développement, nous avons voulu le mutualiser sur plusieurs troupes de théâtre. Le projet, intéressant sur le papier, n’a pas pu aboutir, faute d’accord entre les différentes troupes sur ce que devait faire le dit logiciel !

Partir d’une solution de démarrage

Prévoir un développement à partir d’une solution de démarrage paraît être un bon compromis entre version standard d’un logiciel et personnalisation. Nous avions nous-même autrefois adopté cette approche car, même si les manières de travailler d’une entreprise à l’autre sont très différentes, il y a malgré tout des besoins communs. Les solutions de démarrage proposées par FileMaker vont dans ce sens et peuvent convenir dans certains cas, même si pour ma part, j’émets quelques réserves sur certains aspects de ces solutions. Mais ce n’est pas non plus la panacée, ce pour au moins deux raisons :

  • lorsque la solution de démarrage a été développée par un autre développeur que soi-même, cela oblige à entrer dans sa philosophie et sa manière de faire, ou à tout réécrire si l’on ne veut pas être tributaire de ses choix ;
  • même pour des besoins aussi basiques que la partie « carnet d’adresses » de votre fichier, les besoins et les manières de faire peuvent être tellement différentes qu’il est impossible de les couvrir toutes dans une solution de démarrage ! Par exemple, le cas de la relation Sociétés-Personnes peut être traité de différentes manières : avec deux tables et un simple lien de 1 à N, avec deux tables et une table de jonction pour un lien N à N, avec une seule table et un auto-lien !

Opter pour la personnalisation

Reste donc l’option la plus onéreuse mais celle la plus susceptible de satisfaire développeur et client : le développement personnalisé !

C’est clairement celle qui « collera » le plus à la philosophie et aux pratiques de l’entreprise cliente, et cela n’a pas de prix ! Car, dans le monde de la standardisation, où nous avons tous peu ou prou la même voiture et le même tee-shirt, il est bon de se rappeler que chaque personne est unique, que chaque membre d’un organisme, société ou association, est unique, et que chaque organisme est de ce fait unique !

Ce qu’achète votre client lorsqu’il choisit la personnalisation, c’est votre écoute et votre adaptabilité à SON besoin à lui et à SA manière d’être à lui !

Et cela n’a pas de prix !

Ou du moins, cela en a un… qu’il faut évaluer avec justesse !

Ce que vous vendez, ce n’est alors pas simplement un produit fini, c’est votre temps, votre capacité d’écoute et d’analyse et votre créativité !

Alors, n’hésitez pas : votre temps, votre savoir-faire et votre inventivité sont de réelles valeurs à mettre en avant… Reste alors à savoir si, dans ce cadre, vous avez intérêt à annoncer clairement la couleur et à dévoiler à votre prospect ou client avec quel outil vous travaillez, puisque l’image de FileMaker peut, dans certains cas, poser problème…

Marie-Charlotte Potton

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