Simple de faire une base FileMaker ? (3)

Une complexité qui n’est pas là où on le pense !

L’interface de FileMaker, très intuitive et conviviale, est une puissante aide pour développer rapidement des solutions. À la question – FileMaker est-il simple – qu’a soulevée Guy à travers sa réaction au marketing de l’éditeur et aux exigences des prospects, nous répondons donc « Oui » !

Mais, il y a quand même un mais…

Même si FileMaker est simple d’utilisation, persiste une impression de complexité dès que l’on réalise un développement…

En effet, pour répondre aux exigences toujours plus grandes des développeurs et des clients finaux, FileMaker a évolué de versions en versions, apportant de nouvelles fonctions dont certaines ont été capitales, comme l’apparition des fichiers multitables avec la version 7. Sur ce point au moins, FileMaker était en retard par rapport à ses concurrents. Or, l’apparition de ces nouvelles fonctions, apportant une plus grande puissance (1) à FileMaker, drainent forcément avec elles plus de complexité, mais pas là forcément où on le pense !

1) L’interface de FileMaker étant tellement intuitive, que créer une ou deux tables, les rubriques, relier les OT (occurrences de tables) dans le graphe des liens est un jeu d’enfant. Et si vous y réfléchissez bien, il en est de même pour les calculs et les scripts sur lesquels pourtant nous nous heurtons si souvent ! La version 14, avec son nouvel espace de création de script et de calcul, accentue encore cela.

L’outil FileMaker en tant que tel ne peut donc être mis en cause !

2) En revanche, ce qui est compliqué, et par moment franchement complexe, c’est de savoir quelles OT relier et pour quoi, ou de concevoir la bonne formule de calcul qui nous permettra de trouver le résultat attendu ! Et là, il faut en prendre aussi conscience, vous n’êtes plus dans FileMaker au sens strict du mot ! Savoir quelles tables créer, quelles OT relier, quelles rubriques créer, avec quelles options, quels calculs et scripts réaliser, modèles et déclencheurs de script sur tel événement, tout ceci relève de l’analyse qui doit se faire en amont, que ce soit en méthode classique ou en méthode Agile (2), ou au fur et à mesure du développement ! Le graphe des liens, les modèles, les calculs et les scripts, avec toute leur complexité, ne sont que la transcription dans FileMaker d’un besoin et d’un environnement concret qu’il faut auparavant cerner et discerner !

3) J’insiste sur cet aspect. Sauf à vouloir développer un fichier plat d’adresses (qui sera alors mal foutu et vite limité (3)…), les besoins de vos clients sont complexes, même s’ils vous disent le contraire ! Ce sont leurs besoins qui sont complexes, non FileMaker, et c’est à vous, avec doigté et diplomatie, de leur en faire prendre conscience ! Comment ? En leur posant des questions qui les font aller dans les détails de leurs besoins ! Car vous avez besoin en amont d’informations extrêmement précises et de réponses binaires (oui – non, jamais « peut-être » !) à vos questions, pour faire correctement votre travail !

C’est un aspect sur lequel nous avons largement insisté et que nous avons développé dans la formation Personnes ressource, dans le module 2, consacré à l’analyse et la structuration d’une base de données relationnelle.

4) La complexité tient aussi à l’évolution des demandes qui nous sont faites et de l’environnement de travail qui lui aussi a beaucoup évolué. Editomac est développeur depuis fin des années 80. C’est dire si nous avons pu voir l’univers de l’informatique de bureau et de mobilité évoluer ! Or, à cette époque, les développements que l’on nous demandait étaient « basiques » ! Évidemment, cela nous paraissait énorme, et de fait, c’était un progrès considérable, de pouvoir saisir dans un fichier les adresses postales de nos clients et de leur envoyer un courrier papier à partir de ce fichier sans avoir à le faire à la main ! Aujourd’hui, posséder un tel fichier fait partie des choses les plus naturelles et évidentes du monde, et l’on exige même que dans ce même fichier, on puisse saisir plusieurs adresses postales pour la même personne, que l’on puisse saisir plusieurs adresses emails pour chaque correspondant, choisir celle utilisée habituellement, faire avec des emailings, etc. Rien que dans ce tout petit exemple, j’ai ajouté un lien 1 à N entre personne et adresses postales, idem entre personne et adresses électroniques, la nécessité de noter l’adresse prioritaire, la possibilité d’envoyer des courriels et en plus, des courriels en groupe !!!

L’apparition de l’informatique de bureau avec les ordinateurs personnels, la popularisation d’internet, des réseaux sociaux et de la mobilité constituent une véritable révolution des mentalités et des mœurs. On a pris l’habitude maintenant de déléguer à la machine (ordinateur) le plus de choses possibles de notre quotidien et donc de lui en demander de plus en plus ! Avec la robotique et l’avènement des objets connectés, on en est même à lui demander de faire le café, ce qu’il y a peu, était de l’ordre de la science-fiction ou de l’humour ! Pas étonnant dès lors que les utilisateurs ayant accès à de telles machines par un simple clic de souris, à un prix défiant toute concurrence du fait de la standardisation voire de la mondialisation et pour un résultat parfait ou proche de la perfection, attendent des pauvres développeurs FileMaker que nous sommes la lune !

La difficulté ici est que nous avons à « lutter » à forces inégales pour proposer un produit personnalisé dans un monde où la plupart des biens de consommation sont peu coûteux parce que vendus à l’identique en masse ! Pourtant, nous pouvons tirer notre épingle du jeu si nous savons une fois encore argumenter et expliquer, et, cela va de soi, bien faire notre métier…

Et bien entendu, faire comprendre que la personnalisation a un coût, mais en vaut la peine !

Marie-Charlotte Potton

(1) « FileMaker est le plus simple des outils puissants et le plus puissant des outils simples de sa catégorie » 😉

(2) Sur les différentes méthodes de développement, voir notre article Agilité FileMaker.

(3) Rappelons que dans un fichier plat, la même information sera saisie autant de fois que nécessaire… Sans parler de l’énorme perte de temps que cela représente pour l’opérateur de saisie, c’est la porte ouverte à toutes les erreurs ! Au cours de la formation Personnes-ressource FileMaker, nous développons et expliquons ces aspects et l’intérêt – même si cela apporte de la complexité – des bases de données relationnelles…

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  1. Jos
    9 ans ago

    Bonjour à tous,

    Marie-Charlotte, vous avez raison et bien approfondi le sujet.
    Je voudrai soulever un autre aspect du développeur FileMaker. Le développeur FileMaker développe des projets des autres (sur devis, selon un cahier des charges et l’obtention du projet), l’autre aspect du développeur FM à ne pas négliger, c’est de devenir un auteur développeur FM : pour développer ses propres solutions inspirées des besoins réels; pratiques et utiles, pour compléter son catalogue services.
    Devenir aussi un développeur FM des Apps. Mais pour ce faire, dans un monde devenu complexe pour rendre visible ses créations et produits, il nous faut une plateforme de visibilité, dédiée et spécialisée en produits et services FM, une sorte de Place de Marché FM (avec l’e-commerce en plus).
    Ce n’est plus une idée. Cette plateforme existe et en état de fonctionnement depuis le début d’année 2015. Elle n’attend que les développeurs FM pour vraiment amorcer sa naissance et stimuler la création de développements auteurs (apps, scripts…), en faire aussi un lieu d’inspiration et de source d’idées…
    Cette plateforme ? Vous pouvez la découvrir ici : http://fmdeveloppeurs.com

    A bientôt !