Il y a quatre âges dans la vie de l’homme :
– celui où il croit au père Noël,
– celui où il ne croit plus au père Noël,
– celui où il est le père Noël,
– celui où il ressemble au père Noël.
Cette boutade, que je vous ai citée dans la chronique de ce lundi (envoyée aux membres de ce blog), m’a aussitôt fait pensé à l’énigme du Sphinx de la Grèce antique et qu’Oeudipe a su résoudre.
Je vous en rappelle les termes :
« Quel être, pourvu d’une seule voix, a d’abord quatre jambes le matin, puis deux jambes le midi, et trois jambes le soir ? »
La réponse, vous la connaissez. Il s’agit de l’homme… « De fait, lorsqu’il est enfant, il a quatre jambes, car il se déplace à quatre pattes ; adulte, il marche sur deux jambes ; quand il est vieux, il a trois jambes, lorsqu’il s’appuie sur son bâton » (1).
Ce que l’énigme du Sphinx met ici en exergue, est, en fonction de son âges, la capacité qu’a l’homme à se déplacer, à 4 pattes, sur ses 2 jambes ou à l’aide d’une canne.
Mais ce n’est pas seulement le mode de déplacement qui, chez l’homme, est affecté par l’évolution de l’âge. C’est aussi toute sa relation au monde et à lui-même !
Ainsi, la vie de l’enfant commence par la confiance.
C’est son seul bien, son seul fondement : il croit en la parole qui lui est dite et s’appuie dessus.
Il croit également en ses rêves : il n’y a qu’à voir ses yeux briller devant le sapin pour s’en convaincre !
Si on lui dit que le père Noël existe, il n’y a pas de doute, il existe 😉
Arrive alors l’adolescence, et le travail critique effectué sur l’héritage reçu :
tout n’est pas vrai, tout peut être remis en cause, réévalué :
on ne croit plus au père Noël,
on quitte le rêve, pour entrer dans la réalité…
L’adulte accompli intègre en lui le rêve et la réalité,
Un tiers est arrivé entre lui et le père Noël : l’enfant.
L’enfant le renvoie à sa part d’enfance demeurée en lui,
et à sa responsabilité à inscrire le rêve dans la réalité (2) :
il est le père Noël, même s’il n’en a pas encore l’apparence…
Parvenu à un âge avancé,
le vieillard, quant à lui,
n’a plus (ou moins) de rôle social à jouer.
Il est là pour accompagner.
Avec sa belle et longue barbe blanche, il ressemble au père Noël,
Il en a adopté la sagesse et la bonhommie,
faisant rêver tous les enfants,
et créant de ses bras un temple de tendresse !
Remplacez maintenant dans mes propos le père Noël par FileMaker…
…à quelle génération appartenez-vous alors ?
😉
Joyeux Noël à tous, avec ou sans père Noël !
Marie-Charlotte Potton
(1) : Apollodore, Bibliothèque, III, 5, 8. Voir l’article de Wikipédia à ce sujet.
(2) : Le hasard veut que je viens d’écouter à la radio une émission à propos d’une association dont la mission est de réaliser les voeux d’enfants gravement malades… Une belle manière d’inscrire le rêve dans la réalité !
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