HardWare, SoftWare et HumanWare

Vous savez, mon projet est simple…

C’est sans doute une des phrases que j’entends le plus lorsqu’on m’appelle pour développer une base FileMaker. Et c’est une des phrases dont je me méfie le plus. J’avais d’ailleurs abordé une telle idée lundi dernier à propos de la longueur de la formation FileMaker.

Le projet est rarement aussi simple que mon interlocuteur le pense. Comme pour la formation, il faut détailler et on découvre les aspects compliqués ou complexes, plus ou moins cachés…

Imaginons que l’on veuille concevoir la gestion complète d’un organisme (entreprise, association, collectivité territoriale,…). Il est vraisemblable que l’on passe du compliqué au complexe.

Complexe parce qu’on a en face de soi un organisme !

Si j’emploie ce mot, ce n’est pas seulement pour avoir un terme générique, plus large qu’entreprise, association,… Mais parce que cela nous rappelle que c’est un organisme vivant !
Il a une histoire, une culture interne, des habitudes,… et il est managé et vécu par d’autres organismes vivants : les humains qui sont en son sein.
La psychologie rejoint l’informatique !…

Les informaticiens nous parlent de HardWare pour le matériel et de SoftWare pour les logiciels.
Ils oublient ce que j’appelle l’HumanWare…

Et l’humain a l’art de compliquer le simple, et de complexifier le compliqué 😉

Petit aparté : j’emploie ici le terme « compliqué » pour quelque chose qui n’est pas simple, certes, mais que l’on peut décomposer à la façon de Descartes, en éléments simples. Le complexe est moins décomposable, moins reproductible. On dira par exemple qu’un Airbus est compliqué (mais on sait le reproduire à l’identique), tandis qu’un plat de spaghetti est complexe (essayez de reproduire exactement la même assiette, avec le même arrangement, la même cuisson,… à tous les convives…).

Un projet FileMaker compliqué peut être résolu par une analyse approfondie, cherchant à tout décortiquer, tout prévoir. On sera alors capable de développer une base correspondant exactement au cahier des charges. Si l’on opte pour cette voie, une solide formation initiale est nécessaire, et il est prudent de prévoir un soutien facilement disponible post-formation. Il faut prévoir le temps de réalisation, souvent négligé.

Un projet FileMaker complexe peut aussi être abordé de cette façon. Mais le plus souvent, cela donne lieu à des dérives de temps et de finances, et aboutit à des déconvenues, des conflits, des dysfonctionnements,… quand il n’est pas carrément abandonné. Et ce, que l’on veuille le faire soi-même ou le confier à un intervenant.
On aura intérêt à l’aborder en utilisant des méthodes de travail dites « agiles ». L’analyse initiale sera moins approfondie, mais poursuivie en permanence. Le projet sera découpé par module, suivis et validés un à un, entre le développeur (le plus souvent externe) et le responsable de projet interne. L’inconvénient est qu’il n’y a pas certitude sur le délai et le coût. L’avantage est que l’on obtient un outil adapté à la situation réelle, tant culturelle qu’informatique. Et en pratique, les surcoûts et les économies s’équilibrent. On est généralement gagnant déjà à court terme, et largement bénéficiaire à long terme.

Alors pensez-y. Simple, compliqué ou complexe, voilà le premier point à déterminer sur votre futur projet FileMaker 😉
Michel Lansard