Raconter son besoin FileMaker (1)

Mardi dernier a été célébrée la fête de Pessah dans les communautés juives, tandis que ce fut au tour des chrétiens de célébrer la fête de Pâques ce dimanche 16 avril.

Ce blog est non confessionnel et je n’entrerai pas ici dans des considérations religieuses.

Mais j’ai néanmoins envie de m’inspirer de ce qui est célébré au cours de ces fêtes pour réfléchir avec vous à un aspect que l’on est appelé à vivre lorsqu’on réalise des développements FileMaker.

Pour cela, je laisse de côté oeufs et lapins en chocolat, qui font la joie des petits et des grands, et aussi, des commerçants, pour m’attarder sur le contenu de la fête.

Au cours de la nuit de la Pâque juive, on invite le plus jeune de l’assemblée à poser des questions à celui qui préside le repas pascal. Sous forme ritualisée, il pose quatre questions, et sous une forme tout autant ritualisée, il reçoit les réponses adaptées, qui font le récit de ce qui est à l’origine de cette fête : le passage (sens du mot « pessah ») de la mer des Roseaux par les hébreux, poursuivis par les égyptiens. Ceci signe leur sortie de l’esclavage et la quête d’une terre qui leur est alors promise.

Les chrétiens, qui s’appuient sur cette fête de Pessah, font mémoire quant à eux, du passage de la mort à la vie de leur maître Jésus, le Christ. Ils se souviennent des gestes de Jésus avant son arrestation. Lui aussi faisait mémoire de la Pâque juive et il anticipait en outre son propre « passage ». La fête de Pâques rappelle les différentes étapes de la mort de Jésus puis de la découverte du tombeau vide et l’effet produit sur la communauté des disciples de Jésus et au-delà.

Dans les deux cas, nous avons un récit, et un récit ritualisé, qui fait mémoire du passé pour l’actualiser dans le présent et ouvrir un avenir…

Je n’irai pas plus loin dans l’évocation de ces deux fêtes, car tel n’est pas mon objectif. Mais ce qui m’intéresse ici, c’est la notion de quelque chose de vécu et qui, grâce à une mise en récit, est promesse d’avenir.

Nous le répétons souvent, Magalie et moi, la principale difficulté que l’on rencontre lorsqu’on réalise un développement FileMaker n’est pas FileMaker, n’est pas la technique, même si l’on peut bien sûr buter sur un calcul ou un script. La principale difficulté est de savoir pourquoi on a besoin de faire ce calcul et même, si l’on a besoin de ce calcul !

Autrement dit, on en revient toujours là, la principale difficulté, que nous rencontrons tout au long de la réalisation de notre projet, c’est l’analyse.

Or, pour savoir ce dont on a besoin, il peut être utile, et même plus qu’utile, de mettre en récit les actions qui nous sont familières ou celles que nous souhaitons voir évoluer…

Le récit comporte plusieurs avantages. Dans le contexte qui est le nôtre, j’en vois au moins un.

Cet avantage concerne ce qui est en amont de votre intervention, c’est-à-dire son contexte. Imaginez que vous êtes Moïse et que vous venez trouver Pharaon pour lui demander de laisser les hébreux rendre un culte à Dieu au désert (1), point de départ de votre intervention. Or, vous ne vous êtes pas levé un beau matin en vous disant : « Tiens, si j’allais voir Pharaon et lui demandais de laisser les hébreux rendre un culte à Dieu. » ! C’est clair que Moïse y est allé parce que les hébreux étaient devenus nombreux et du fait de leur nombre, étaient perçus comme une menace, qu’ils étaient asservis et que Dieu (d’après le texte biblique) le lui avait demandé ! (2) Or, Moïse, pour rencontrer Pharaon et ensuite mener les hébreux au désert, a besoin de connaître toute cette histoire…

Vous aussi avez besoin de savoir pourquoi vous devez intervenir et donc tout le contexte de ce « pourquoi ». Car lui non plus n’arrive pas comme cela, comme « un cheveu sur la soupe » 😉

Si vous êtes appelé à développer une app pour un collègue de travail ou même pour un client, pour comprendre son besoin et donc ce que vous pourrez lui apporter comme réponse, vous devez vous mettre à son écoute et l’inciter à faire le récit de ce qu’il fait au quotidien et à le laisser exprimer ce qui d’après lui manque ou dysfonctionne.

 

Marie-Charlotte Potton

(1) : C’est cette demande qui, dans le récit biblique, suscite la survenue des 10 plaies et la fuite des hébreux. Voir le livre de l’Exode, chapitre 5, versets 1 à 5, chapitres 7 à 14…

(2) : Livre de l’Exode, chapitre 3, verset 18.

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