Raconter son besoin FileMaker (2)

Récemment à Editomac, nous nous sommes soumises (1) à l’exercice que j’évoquais la semaine dernière, celui de « mettre en récit » une ou deux situations dans le but de remettre à plat une partie de nos fichiers FileMaker.

Comme vous je suppose, nous avons besoin de faire évoluer nos fichiers internes. J’y faisais indirectement allusion tantôt lorsque j’évoquais le fait que l’arrivée massive d’internet avait fondamentalement modifié notre métier et qu’il fallait alors que nos outils internes s’adaptent à de nouveaux besoins.

Suite à une évolution de la politique commerciale de FileMaker et à de nouveaux besoins, nous nous sommes centrées sur deux activités, l’une et l’autre pris en charge par une partie de l’équipe : la vente de licences FileMaker et la communication. Ce fut alors une belle occasion pour chacune des deux parties de l’équipe de raconter à l’autre ce qu’elle fait concrètement, étape par étape (processus) pour vendre des licences (réception d’une demande, établissement d’un devis, etc.) ou pour communiquer. À partir de ces process, on a pu mettre en exergue le ou les manques ou difficultés liées à des outils internes inadaptés et déterminer un besoin. Il s’est avéré en outre, lorsqu’on a retraduit les processus en schéma entités-associations (cf. module 2 de la formation Personnes-ressource FileMaker), qu’un aspect jusqu’alors n’avait pas été vu et qu’il vient vraisemblablement débloquer une situation sur laquelle nous butions…

Faire le récit d’une situation, d’un contexte, met en oeuvre beaucoup de choses.

Surtout lorsque le « métier » du destinataire de votre app n’est pas le vôtre, il est impératif que vous en ayez une compréhension suffisamment approfondie pour pouvoir dialoguer avec votre client et traduire dans votre solution les méthodes de travail et les finalités de ce métier. Pour cela, deux clés sont à votre disposition :

1) Celle des processus, des méthodes de travail. Nous les avons évoqués ci-dessus. Il vous faut connaître et comprendre l’enchaînement des actions… Par exemple, pour un imprimeur traditionnel, il y a l’étape de conception de chaque page d’un livre, puis la conception de la couverture, avec les pages intérieures et extérieures, puis le montage du livre, sa reliure, etc. Mais pour que le néophyte que vous êtes puisse comprendre ces différentes étapes, il faut que votre interlocuteur sache vous les décrire de manière suffisamment claire et complète pour vous les faire voir même sans vous les montrer !

2) Celle du vocabulaire. Si votre interlocuteur décrit à la perfection le processus mais emploie un vocabulaire très spécialisé dont vous ne comprenez pas la moitié des mots, vous ne serez pas plus avancé ! Si je reprends l’exemple de l’imprimeur et que celui-ci vous dit qu’à un moment donné, il n’écrit qu’en haut de casse et que vous ne savez pas ce que c’est, vous ne saurez pas ce qu’il attend au final de vous ! Ou encore, si, une fois l’app. réalisée, il vous appelle parce que le texte est fer à gauche alors qu’il vous avait demandé qu’il soit centré, mais que vous ne savez pas ce que veut dire « fer à gauche », vous en devinerez peut-être le sens grâce au fait qu’il parle aussi de texte centré, mais cela jettera malgré tout le trouble dans votre esprit !

En outre, d’un métier à l’autre, ou même, d’une manière à l’autre de pratiquer le même métier, un mot identique peut avoir un sens – ou une nuance – différente et ainsi, provoquer des malentendus.

Soyez intraitable sur ces deux aspects : vocabulaire et méthodes de travail. Ne laissez rien passer car, il faut s’en convaincre et convaincre nos interlocuteurs, l’évidence n’existe pas. Les personnes qui pensent que l’app. que nous devons réaliser doit faire ceci et cela « parce que c’est évident, que tous les logiciels le font…  » et qui, bien sûr, ne le disent qu’après coup, sont les personnes avec lesquelles il est le plus difficile de travailler. L’évidence s’apparente à de la télépathie. Or, ni FileMaker, ni nos interlocuteurs ni nous-même ne sommes télépathes… En résumé, comme l’appareil qui branche un cerveau à un autre n’a pas encore été inventé, la communication entre individus a encore de beaux jours devant elle 😉

Vous le constatez, en parlant de Pâques et du récit biblique de la sortie d’Égypte, je ne suis pas tant que cela hors sujet 😉 En fait, cela nous a permis de prendre un peu de recul par rapport à nos pratiques filemakeuriennes, prise de recul à la fois indispensable et passionnante… Car on y découvre toujours plus que ce qu’on y cherche 😉

Bonne semaine à tous !

Marie-Charlotte Potton

(1) : Nous sommes une équipe uniquement féminine, d’où l’emploi ici du féminin. Situation est rare dans le monde de l’informatique et de FileMaker 😉

Article précédent

 

 

 

 

 

Tags: , , ,

Merci de laisser un commentaire (Pas de commentaire )

Désolé, les commentaires des articles réservés sont eux-mêmes réservés

Il n'y a pas de commentaire pour l'instant, soyez le premier ;-)