Conceptualiser, modéliser ou planifier une app FileMaker ? (3)

Passer du compliqué au complexe…

Nous le constatons souvent avec nos stagiaires en formation, à quelques exceptions près, ce n’est pas l’utilisation de FileMaker en tant que telle qui pose problème. N’importe qui est capable de créer des liens entre deux occurrences de table. La montée en puissance de FileMaker au fil des versions l’a certes compliqué. On le sent par exemple dans l’utilisation des rubriques conteneur : à la sortie de FileMaker Pro 12, moment où elles sont apparues, et encore maintenant, les questions à leur sujet étaient nombreuses. Nous-mêmes avons éprouvé le besoin d’écrire 4 cahiers pratiques à leur sujet (1), sans pour autant avoir complètement fait le tour de la question. Mais cela est surmontable. Il suffit en effet de lire un bon manuel, de pratiquer et on s’en sort 😉

La difficulté à laquelle les développeurs sont confrontés n’est pas en effet que FileMaker a quelque peu perdu de sa simplicité originelle, du fait du nombre de fonctionnalités acquises au fil des versions. Malgré tout, dans cette gamme de produit, il reste « le plus simple des outils puissants, et le plus puissant des outils simples ».

La difficulté vient de la complexité du projet lui-même.

Ici, j’utilise trois mots importants : « simple », « compliqué » et « complexe ».

On sent que « simple » est l’antonyme des deux autres mots et que ces deux mots sont sémantiquement très proches.

Or, on a tout intérêt à saisir les nuances qui les différencient. Ainsi, d’après le site Simplixi (page que je vous conseille vivement de lire, car elle est passionnante), on peut dire ceci :

Simple est ce qui se comprend d’emblée. On peut ajouter que « simple » s’oppose à « composé », au sens chimique du mot, mais pas seulement…

Compliqué est ce qui ne se comprend pas d’emblée mais peut devenir accessible suite à un certain travail de décomposition, de manière à se trouver en présence d’éléments simples, et donc faciles à comprendre. On peut ensuite assembler à nouveau ces différents éléments pour les rendre à leur état initial.

• Complexe est un ensemble de choses qui semblent liées, que nous ne trouvons pas simples et pour lesquelles il nous est difficile voire impossible d’anticiper le résultat, d’en comprendre complètement le fonctionnement, la structure ou d’en trouver la finalité.

Le site Simplixi donne des exemples très simples à comprendre ( 😉 ) pour illustrer la différence entre Compliqué et Complexe, aussi je vous y renvoie. Je préfère pour ma part, utiliser l’environnement depuis lequel nous travaillons, FileMaker, pour nous représenter tout cela plus concrètement.

Nous le ferons à travers la construction d’une structure relationnelle dans FileMaker.

1) Il est simple, du point de vue mécanique, de créer 2 occurrences de table (OT) dans le graphe des liens et de créer un lien entre les deux OT. Cela ne prend que quelques secondes et concerne la part « logicielle » du travail à effectuer.

2) Il est déjà plus compliqué, en amont, de savoir quelles OT créer, avec quelles rubriques, et comment les relier entre elles. C’est un travail à la frontière entre l’analyse et le logiciel : l’analyse en amont nous oriente vers la création de telles ou telles OT, mais nous sommes déjà dans la philosophie du logiciel, dans ce que celui-ci nous permet de faire et sous les modalités qui lui sont propres.

3) La complexité se situe encore en amont, au stade du papier-crayon, c’est-à-dire au moment où le logiciel n’intervient pas encore. Il est en effet complexe de comprendre les besoins du groupe humain pour lequel on développe une solution et de modéliser ces besoins.

Remarquez que dans notre exemple – et dans la « vraie vie » filemakeurienne, – le cheminement d’un développement suit le processus exactement inverse de celui indiqué ci-dessus et préconisé pour tous les devoirs de philosophie : partir du plus simple, du plus évident, pour aboutir enfin au plus… compliqué ou complexe (2)

En effet, dans le cadre d’un développement FileMaker, le point de départ est bien l’analyse du besoin, c’est-à-dire la prise à bras le corps de la partie complexe du projet. Une fois celle-ci réalisée, on commence à appliquer ce qui a été trouvé, et si l’on a bien travaillé au stade de l’analyse, les choses deviennent compliquées à concevoir mais accessibles et décomposables, et enfin, simples à réaliser concrètement.

Maintenant que l’on y voit un peu plus clair dans ce qui est simple, compliqué et complexe, je vous propose demain d’essayer de comprendre pourquoi la partie analyse d’un développement est complexe.

D’ici là, je vous laisse méditer sur ces différentes notions finalement très riches ;-)…

Marie-Charlotte Potton

(1) : Ils sont à votre disposition depuis la librairie francophone FileMaker.

(2) : Voilà qui doit évoquer à certains quelques souvenirs du Bac de philo 😉 Il est vrai que je ne sais pas si, en philo, en partant du simple, on abouti au compliqué ou au complexe… La réalité dont traite la philosophie étant plutôt… complexe, je pencherais plutôt du côté de ce deuxième terme 😉

Premier article / Article précédent / Article suivant

 

Tags: ,

Merci de laisser un commentaire (Pas de commentaire )

Désolé, les commentaires des articles réservés sont eux-mêmes réservés

Il n'y a pas de commentaire pour l'instant, soyez le premier ;-)