Simple de faire une base FileMaker ? (8)

Est-il si simple que cela de faire une base FileMaker ?

Au terme de cette série d’articles, en réponse à la réaction de Guy, je pose à nouveau la question : est-il si simple que cela de faire, de développer une base FileMaker ?

La réponse est non, bien sûr, et maintenant, nous savons un peu mieux pourquoi. Nous sommes donc mieux armés pour répondre au prospect ou client qui discute les prix voire les délais que vous lui soumettez.

1) Dans un premier temps, nous nous sommes placés du point de vue de la psychologie et avons constaté que tout prospect vient avec un désir, que le marketing vient renforcer : que le développeur lui réalise un produit de très haute qualité, à moindre coût et dans des délais brefs. Tout ceci fondé sur deux prédicats : que sa demande est « simple » et que FileMaker est simple. Tout le travail du développeur, en cette première phase de la relation, va consister à lui faire prendre conscience que sa demande est loin d’être simple et qu’obtenir la 7e merveille du monde à moindre coût est absolument irréaliste.

2) Nous nous sommes ensuite attaqués à la simplicité de FileMaker pour constater qu’effectivement, parmi les produits de sa catégorie, il est certainement le plus simple, grâce à une interface orientée utilisateur et qui permet à tout développeur même débutant de poser des formules de calcul ou de bâtir des scripts sans avoir à écrire du code. Le développeur FileMaker n’est pas programmateur et le produit de base FileMaker permet même aux utilisateurs d’intervenir sur un modèle ou une rubrique !

3) L’outil FileMaker est donc relativement simple. On ne peut donc l’incriminer lorsque les développeurs éprouvent pourtant – à juste titre – une sensation de complexité face à un développement à réaliser. C’est que beaucoup de choses interviennent au cours d’un développement, et FileMaker n’en est que le maillon technique. Lorsqu’on sait très précisément ce que l’on veut et comment le faire, la réalisation dans FileMaker est rapide. Encore faut-il savoir ce que l’on veut et quelle formule de calcul ou quel lien dans le graphe des liens va permettre de le réaliser ! C’est là que se situe la difficulté : dans l’expression et l’analyse du besoin, et dans sa transcription dans FileMaker !

4) En outre, l’environnement de la mondialisation et de la standardisation des objets de consommation de masse ne nous est pas favorable ! En effet, nous avons tous l’habitude d’acheter des produits de très haute qualité, à très faible coût et immédiatement disponibles. Ceci a été rendu possible par la production en masse d’un objet conçu pour tous. Mais si cela est acceptable pour un fer à repasser ou une automobile, cela ne l’est plus ou plus difficilement pour une base de données relationnelle, reflet de vos besoins spécifiques et de vos habitudes de travail. La nécessité de réaliser un développement personnalisé dans la majorité des cas augmente nécessairement les coûts et les délais !

5) Parmi les frais que le développeur – et donc le client final – doit assumer, il y a ceux relatif à sa propre formation. S’il existait une époque où un autodidacte pouvait faire le tour de la question, ce temps est bien révolu ! Le développeur doit prendre le temps de se former. En formation initiale, comme en formation continue… Dans tous les cas, il s’y retrouvera, et le client aussi, puisque maîtrisant mieux les méthodes de développement et FileMaker, il développera mieux et plus vite !

En conclusion : n’abandonnez pas FileMaker !

Pour éviter les réactions négatives de ses prospects, Guy s’interrogeait : faut-il cacher le fait qu’il travaille avec FileMaker ? Nous avons vu que ce n’était pas forcément une bonne idée, d’autant plus que tôt ou tard, le client devra de toute manière acquérir les licences lui permettant de faire tourner ce que vous aurez développé pour lui.

De même, ce serait une erreur que d’abandonner FileMaker !

Nous avons vu par ce large tour d’horizon que FileMaker n’est pas la cause de vos problèmes ! Avec d’autres outils, vous en auriez autant, sinon plus ! Le métier de développeur n’est pas facile. Il est exigeant. En même temps, il apporte beaucoup de satisfactions par ses aspects très créatifs et relationnels !

Vous n’aimez pas le marketing de FileMaker ? Vous n’aimerez pas davantage celui de ses concurrents ! Sauf à créer votre propre outil de développement, c’est-à-dire à être programmeur vous-même, vous n’avez pas d’autre issue que de dépendre d’un éditeur et de sa politique marketing. FileMaker inc. a l’avantage d’être solide, de faire évoluer son produit et de bénéficier d’une communauté dynamique à laquelle nous apportons notre pierre. Ne vous découragez pas et travaillez vos arguments, pour faire comprendre – c’est-à-dire toucher du doigt – à vos clients que vous êtes ni incompétent, ni malhonnête, mais que tout travail mérite salaire et que le vôtre est réel et mérite rémunération !

Marie-Charlotte Potton

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  1. Gigi
    8 ans ago

    Effectivement il ne faut pas lâcher prise, « c’est en forgeant que l’on devient forgeron » le tout est de comprendre comment écrire les « scripts »