Simple de faire une base FileMaker ? (7)

L’exigence pour les développeurs de se former…

Dans l’article précédent, nous avons vu qu’il a existé un temps où l’on pouvait développer avec FileMaker sans avoir besoin de se former.

Ce temps est révolu depuis longtemps.

Mais au juste, que doit donc acquérir un développeur comme connaissances – ou mieux, comme expérience – pour devenir un bon développeur FileMaker ?

1) Le développeur FileMaker n’est pas sur une île déserte. Il l’est moins que jamais ! Il y a d’une part l’éditeur, qui lui fournit son outil de travail, et d’autre part la communauté des autres développeurs. Pour pouvoir communiquer avec les uns et les autres, se faire comprendre et comprendre les éventuelles réponses apportées à nos questions, il est nécessaire de parler la même « langue ». Cette langue, ce vocabulaire, ont deux sources. D’une part, le logiciel lui-même. Ainsi, dans FileMaker, on ne parle pas de champs ou de « cases » mais de rubriques pour désigner le lieu où l’on saisit ou calcule des données ; on parle d’enregistrements plutôt que de fiches, de tables, de liens, d’occurrences de table, etc. D’autre part, il y a le langage qui s’est élaboré dans un cadre plus large que la seule communauté FileMaker et qui est celui des développeurs s’appuyant sur des méthodes de modélisation. Ils parlent alors d’ « entités », d’ « association », etc. Il y a enfin tout le monde auquel potentiellement FileMaker est connecté. Dans ce cadre, on peut être amené à parler d’adresse IP, de liens ODBC, de formats d’export, etc. Il est donc nécessaire pour le développeur novice de se familiariser avec tout ce vocabulaire et ce qu’il recouvre…

2) Derrière le vocabulaire et derrière ce que FileMaker permet de faire, se trouve la « philosophie » de l’éditeur, qui n’est pas celle d’Access ou d’Excel ! Il est important d’en prendre conscience, et c’est sans doute la raison pour laquelle les développeurs Excel ont parfois de la peine à s’adapter à FileMaker ! Car l’objectif d’un tableur n’est évidemment pas celui d’un éditeur de bases de données relationnelles, ni ses possibilités ! Il est sans doute bon alors, lorsqu’on avait l’habitude de travailler depuis un autre environnement, d’oublier ce que l’on sait et d’apprendre, de découvrir FileMaker avec un œil neuf !

3) Le développeur FileMaker doit évidemment bien maîtriser FileMaker : par exemple savoir comment on crée un compte, savoir y associer des privilèges, etc. Mais, une fois encore, la connaissance des seuls menus ne suffit pas ! Il faut en amont savoir analyser le besoin réel suite à une demande et en aval, savoir comment y répondre. Par exemple, pour telle recherche, comment vaut-il mieux l’effectuer ? Par script, par un lien et une table externe ou ?

Dans les compétences FileMaker à acquérir, il y a donc autant – sinon plus – du « pas FileMaker » que du FileMaker !

3) La question de la méthodologie est au centre de nos préoccupations à travers la pédagogie que nous développons dans nos articles et tutoriaux.

Dans FileMaker, il existe souvent plusieurs manières de faire pour obtenir le résultat souhaité. La tendance des développeurs inexpérimentés est de choisir le chemin le plus long, c’est-à-dire la méthode la plus compliquée pour y parvenir 😉 C’est normal ! Ils partent sur les bases qu’ils connaissent déjà et n’ont pas encore suffisamment de recul, de connaissance et d’expérience pour imaginer d’autres approches ! Plus ils connaîtront FileMaker, plus ils se confronteront à d’autres manières de faire, plus ils ouvriront les possibles et trouveront des solutions plus rapides et plus simples pour parvenir à leur fin ! Et aussi sans doute, mieux sécurisées…

4) En début d’article, j’évoquais le fait que le développeur n’est pas sur une île déserte. Concrètement, ceci a deux conséquences pour son développement :

  • s’il est développeur indépendant ou qu’il travaille au sein d’une équipe, il sait qu’à tout moment, son développement doit pouvoir être repris – et compris – par n’importe quel autre développeur. C’est une simple question de sécurité et d’engagement envers le client final. S’il passe sous un camion – ce que l’on ne souhaite évidemment pas -, le client doit pouvoir continuer à se faire développer sa base et à l’utiliser ! Outre les questions de transmission de clé d’accès à la structure de la base, il est indispensable que le développeur ait « documenté » sa base, c’est-à-dire donné les informations nécessaires pour que n’importe quel repreneur comprenne la raison d’être ou le fonctionnement des rubriques, des scripts, etc.
  • dans le même ordre d’idée, et en phase avec ce qui se fait à l’intérieur de la communauté des développeurs FileMaker, il doit utiliser une nomenclature cohérente pour nommer ses tables, OT (occurrences de table) et rubriques. Plusieurs sont utilisées dans la communauté FileMaker. Il est donc conseillé au minimum de s’en inspirer !

La formation en tant que développeur FileMaker comporte donc ces différents aspects. Et je voudrais en ajouter un autre, sans doute moins directement visible mais tout aussi important. Il s’agit de la relation client. Elle peut comprendre les aspects suivants :

  • formation à l’écoute, à l’interview et à l’analyse du besoin du client ;
  • formation aux deux principales méthodes de développement : la méthode dite classique et surtout, la méthode agile ;

Enfin, la formation ne concerne pas le seul développeur. Le développeur doit lui-même se transformer en pédagogue pour :

  • initier le maître d’ouvrage désigné chez le client aux rudiments du vocabulaire commun et à ce qu’est une base de données relationnelle, afin de bien s’en faire comprendre et que la collaboration entre maître d’œuvre et maître d’ouvrage soit fructueuse. Une part non négligeable des échecs en matière de développement sont liés à un manque de communication ou à des malentendus dont certains auraient pu être évités si l’on avait eu le souci de parler la même langue et de s’écouter !
  • former les utilisateurs finaux aux différentes itérations du logiciel conçu et développé pour eux !

5) Enfin, et je terminerai par là. Même le développeur le plus expérimenté doit continuellement se former ! Parce que de nouvelles versions de FileMaker sortent régulièrement, apportant leur lot de nouveautés, parce que l’environnement informatique est en perpétuelle évolution, parce que de nouvelles approches ou méthodes sont imaginées, en fonction de nouvelles demandes ou nouvelles contraintes… il est vital pour le développeur FileMaker de se tenir en permanence au courant et en veille !

C’est un peu l’une des missions de ce blog de vous y aider, avec ponctuellement des informations sur l’actualité FileMaker !

Bon, si vous aviez peur de vous ennuyer avec FileMaker, je pense qu’ici, je vous ai rassuré 😉

Et ceux que cette liste longue comme le bras risque d’affoler, rappelez-vous que dans ce travail à la fois exigeant et passionnant – surtout passionnant – vous n’êtes pas seul ! La grande chance que nous avons aujourd’hui par rapport aux pionniers d’autrefois est que nous bénéficions d’une communauté prête à nous aider !

Marie-Charlotte Potton

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